Mickaël Jérémiasz, entrepreneur et ancien champion paralympique

Mickaël Jérémiasz
Entrepreneur et ancien champion paralympique Tennis-fauteuil

Publié le 21/09/2023 ‐ Mis à jour le 10/12/2023

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Entrepreneur et ancien champion paralympique de Tennis-fauteuil, Mickaël Jérémiasz est également papa de deux enfants.

Le témoignage de Michaël Jeremiasz

Je n'avais aucun rôle modèle de ce qu'est un papa en fauteuil roulant. J'ai plein de
potes, des potes en fauteuil roulant, des copines en fauteuil roulant, mais je n'ai pas
d'exemples de potes qui ont vécu pendant le moment où on se fréquentait, de
jeunes papas en fauteuil roulant.

Je m'appelle Michaël Jérémiasz, j'ai 41 ans. Je suis ancien champion paralympique
de tennis fauteuil. Je suis devenu paraplégique suite à un accident de ski à l'âge de
18 ans et aujourd'hui je suis entrepreneur, consultant, producteur et papa. J'ai eu
mon accident en 2000. Je redécouvre progressivement, un peu maladroitement puis
ensuite en reprenant confiance la sexualité. J'ai une sexualité très épanouie pendant
huit, neuf ans après mon accident. Je rencontre l’amour, c'est la première fois que je
tombais amoureux de ma vie. Trois ans plus tard, on se dit qu'on veut des enfants.
Donc en 2012, on se marie et en fait là on se rend compte qu'on a une infertilité de
couple. Donc c'est un parcours du combattant qui s'enclenche et il nous faut trois
ans, trois ans de procréation médicalement assistée, de FIV. Le résultat c'est qu'on
sait, pour avoir fréquenté justement des hôpitaux, des cliniques et des couples, qui
pour certains n'y arriveront jamais, on sait qu'on a eu de la chance, même si c'est
plus facile en général pour la majorité des gens d'avoir des enfants. Et donc en fait,
j'avais une peur de tout. Comment je vais prendre le bébé ? Est-ce que je vais
pouvoir l'emmener, est-ce que je vais pouvoir le transporter, comment je le mets
dans la voiture, comment je le sors de son landau, comment je lui donne à manger ?
Et je me posais toutes ces questions-là et en fait, j'ai été comme beaucoup de papas
et beaucoup de mamans, peut-être un peu maladroit, peut-être pas forcément le
plus efficace au début, mais en fait j'ai fait du mieux que j'ai pu et je crois que je me
suis pas trop mal débrouillé.
En fait, on n'a pas de guide pratique, alors il y a des livres, il y a plein de choses
mais moi je n'avais pas vraiment d'idée de ce que c'était. Donc j'ai expérimenté, j'ai
adapté mon environnement, j'ai adapté ma façon de le porter, de partager des
choses avec lui. Il s'est passé des mois, vraiment des mois avant que je sorte seul
de chez moi avec le bébé. Et ça a été finalement assez compliqué au début, juste
d'avoir des réponses à mes questions. Un siège bébé où vous devez aller de côté
comme ça, ce n'est pas pareil. Il faut trouver le siège bébé qui se tourne dans la
voiture, la poussette, qu’elle type de poussette, de quelle manière sans s'abîmer,
sans se faire mal au dos ? Donc j'ai expérimenté et j'ai trouvé plein de solutions. Et
ce qui est très drôle, c'est qu'entre le premier et le deuxième, qu'est ce qui se passe
entre-temps ? C'est l'expérience. Le deuxième, il avait à peine une semaine, je le
prends, je le prends dans son landau, je le mets dans un porte bébé, je prends mon
fauteuil roulant, j'ai un petit scooter électrique que j’adapte, je le prends, le bébé
s'endort sur moi, dix minutes plus tard, j'arrive à l'école de mon fils. C'est une petite
plateforme derrière, mon fils qui est debout derrière moi, le bébé dans les bras. Ce
n'est pas un sujet. C’est-à-dire qu'en fait je sais, et donc entre le premier et le
deuxième, je suis devenu un papa expérimenté. Mais finalement, comme tous les
papas. Après la réalité c'est que je pense qu’on a besoin d'un accompagnement plus
important, d'informations. De toute façon, ce qui est valable pour la parentalité des
personnes handicapées, c'est valable pour tout ce qui concerne le parcours de vie
d'une personne handicapée, c'est qu'on manque d'outils, on manque d'informations
pour pouvoir vraiment compenser ce qui nous est arrivé et pour pouvoir avoir les
mêmes droits, les mêmes libertés et pour pouvoir jouir de ce que la société a à nous
offrir. Et donc sur la parentalité, ça ne fait malheureusement pas exception de
pouvoir référencer tous les outils, toutes les adaptations, et aussi potentiellement les
témoignages de gens qui vont nous rassurer sur le fait qu'on peut être des très très
bons parents, qu'on soit handicapé ou pas, et à partir du moment où on est aimant,
pour moi, on sera de toute façon un bon parent.
 

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