L’été est souvent l’occasion de s’intéresser à la peau. C’est un sujet fréquemment repris par les médias durant cette période (risques de cancers cutanés, esthétiques…). Au-delà de ces problématiques connues, aujourd’hui, on estime que 20 millions de Français souffrent d’au moins une des 6 500 maladies de la peau recensées par la Société française de dermatologie. Elles touchent les enfants comme les adultes et les causes sont très variées (virale, génétique, environnementale…). Certaines maladies dermatologiques sont considérées comme handicapantes. Explications.
La peau : l’organe le plus important du corps
La peau a souvent tendance à être négligée et oubliée. Pourtant, elle constitue le plus grand organe du corps et assure des fonctions essentielles à la santé et au bien-être.
La peau :
- protège des agressions et des infections extérieures ;
- maintient la température corporelle ;
- aide à interagir avec les autres personnes (apparence, toucher) ;
- et assure plusieurs autres fonctions vitales comme la synthèse de certaines vitamines, par exemple.
Les conséquences des maladies de peau
Conséquences physiques
Les maladies de la peau sont souvent perçues par l’opinion publique comme superficielles et « simplement » esthétiques. Pourtant, leurs impacts sont considérables pour les malades et leurs proches : médicaux, psychologiques, sociaux, professionnels et financiers… L’Organisation mondiale de la santé (OMS) les classe d’ailleurs au quatrième rang mondial des pathologies impactant la qualité de vie des malades.
Démangeaisons, rougeurs, lésions, présence de vésicules ou cloques… les signes cliniques des maladies dermatologiques sont nombreux. Ces maladies revêtent des formes et des sévérités qui varient d’une personne à l’autre.
Il peut en découler d’importantes souffrances physiques et psychiques, pouvant être à l’origine de handicap.
Bon à savoir
La Fédération française de la peau travaille avec la CNSA à l’élaboration d’une brochure à l’attention des équipes pluridisciplinaires des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et des malades. Elle vise notamment à mieux faire comprendre les spécificités et les retentissements de ces pathologies au quotidien.
Recommandation
Alors que certaines affections de la peau répandues (eczéma, psoriasis, acné…) sont connues, d’autres maladies dermatologiques demeurent mal connues et il est fréquent d’en minimiser les impacts.
Parfois, les premiers symptômes sont discrets et les malades ont tendance à les minimiser.
Dès les premiers signes, il est fortement recommandé de s’adresser rapidement aux professionnels de soin en mesure de faire un diagnostic.
Pour certaines pathologies, un diagnostic tardif représente une réelle perte de chance. Il est donc essentiel, lorsqu’on repère les premiers symptômes, de consulter le plus précocement possible un dermatologue afin de prévenir les risques d’aggravation.
Sachant que les délais pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue s’allongent, (plus de 100 jours en moyenne), il est important de vous adresser à un professionnel de soin en amont. Vous pouvez préalablement vous adresser à votre médecin traitant.
Trouvez un professionnel de soin près de chez vous sur le site santé.fr.
Conséquences sociales
Le plus souvent, les maladies de la peau sont visibles (visage, mains, bras…). Socialement, cette apparence « différente » provoque de la peur (contagiosité), des jugements, des remarques, des discriminations, voire du harcèlement liés à la méconnaissance des maladies. Cela nourrit chez les malades, enfants comme adultes, un sentiment de honte et de culpabilité qui les conduit progressivement à l'isolement social et accentue leur mal-être psychique. Ainsi, 54 % des malades de la peau souffrent d'anxiété ou de dépression.
Il est important de ne pas rester isolé, de parler de sa maladie à son entourage proche comme professionnel et de se faire accompagner par des professionnels de soin.
La méconnaissance des maladies est à l’origine de l’incompréhension des autres personnes.
Recommandation
En cas de détresse psychologique, vous pouvez appeler le numéro vert : 3114. Accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ce numéro de téléphone gratuit permet aux personnes en détresse psychologique d'échanger et de trouver une réponse adaptée auprès de professionnels de la psychiatrie et de la santé mentale (psychiatres, infirmiers spécialisés et psychologues).
Conséquences professionnelles
Près d'un malade de la peau sur deux est impacté dans l'exercice de son activité professionnelle. En effet, une apparence différente rend plus difficile le recrutement et l’accès à certaines professions en lien avec le public.
Par ailleurs, certaines pathologies évoluent par poussées/crises, ce qui obligent les malades à multiplier les arrêts maladie. Ces absences répétées peuvent être des facteurs discriminants dans le cadre professionnel vis-à-vis des équipes et des employeurs. La maladie devient un véritable handicap.
En cas de difficultés, vous pouvez vous adresser à la médecine du travail.
L'obligation de suivi médical s'applique à tout salarié ayant un des contrats suivants :
- contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ;
- contrat de travail à durée déterminée (CDD) ;
- contrat de travail temporaire (intérim) ;
- contrat de travail à durée limitée (contrat d'apprentissage).
Pour tout savoir sur le rôle et les missions de la médecine du travail, consultez le site service-public.fr.
Bon à savoir
La médecine du travail dispose de formulaires spécifiques permettant de bénéficier d’une procédure accélérée pour la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Il est donc conseillé d’initier la demande par son intermédiaire.
Conséquences économiques
Les maladies de la peau sont aussi à l’origine de nombreuses inégalités de santé. Parmi elles, l’impact économique. Fréquemment les malades doivent assumer des « restes à charge » importants. En effet, les patients atteints de ces pathologies ont besoin de soins complémentaires (protections solaires, pansements, crèmes émollientes, hydratation) pour prévenir et soulager les effets de leur maladie. Or, ces soins ne sont que partiellement pris en charge par l'assurance maladie et grèvent significativement le budget des malades.
Recommandation
Si vous êtes en situation de handicap, renseignez-vous auprès votre MDPH.
Et si vous disposez d’une mutuelle, renseignez-vous sur la prise en charge complémentaires de certains frais.