Le samedi 11 octobre 2025, c’est la journée des troubles dys. Le thème de cette 19e édition sera « Être « Dys » en 2025, quels défis à relever ? » L’occasion de faire le point sur les troubles dys et sur les aides mobilisables pour les jeunes concernés.
Troubles dys : de quoi parle-t-on ?
Les troubles appelés troubles dys sont des troubles cognitifs spécifiques. Ils affectent une ou plusieurs fonctions cognitives telles que la perception, l’attention, la mémoire ou le langage… Ce sont des troubles du neuro-développement.
Les troubles du neuro-développement : c’est quoi ?
Les troubles du neuro-développement (TND) regroupent :
- les troubles du développement intellectuel (TDI) ;
- les troubles de la communication ;
- les troubles du spectre de l'autisme (TSA) ;
- les troubles spécifiques des apprentissages (lecture, expression écrite et déficit du calcul) ;
- les troubles du développement moteur, le déficit de l'attention/hyperactivité...
Troubles dys : quelles grandes catégories distingue-t-on ?
Les troubles spécifiques et durables de développement du langage oral (dysphasies).
Les troubles spécifiques et durables de développement du geste et/ou des fonctions visuospatiales (dyspraxies) ou troubles de l’acquisition de la coordination.
Les troubles spécifiques et durables de l’acquisition du langage écrit (dyslexies, dysorthographies).
Les troubles spécifiques et durables des activités numériques (dyscalculies).
Les troubles spécifiques et durables de développement des processus attentionnels et des fonctions exécutives (TDAH).
Ils se caractérisent par une ou plusieurs difficultés dans le développement et l’apprentissage :
- du langage ;
- de la coordination motrice ;
- de l’attention ;
- de la perception ;
- de la mémoire ;
- des fonctions visuo-spatiales ;
- des fonctions exécutives…
Quels sont les principaux troubles dys ?
La dyslexie
La dyslexie est un trouble de l’acquisition de la lecture qui est généralement hésitante, ralentie, avec des erreurs. Ce trouble nécessite une attention soutenue qui génère notamment de la fatigue.
La dysorthographie
La dysorthographie est un trouble de l’acquisition de l’orthographe qui se traduit par des erreurs fréquentes et voire systématiques dans l'écriture des mots. Ce trouble est souvent associé à la dyslexie. Les enfants dysorthographiques éprouvent des difficultés à mémoriser les règles orthographiques et à appliquer les correspondances entre les lettres et les sons.
Les dyspraxies
Les dyspraxies sont des troubles portant sur le développement moteur :
- apprentissage des gestes ;
- acquisition des coordinations sensoriels, motrices ou des fonctions visuospatiales (orientation dans l’espace, perception des objets…).
Ils se manifestent par des retards psychomoteurs, une maladresse importante et/ou une dysgraphie (difficultés diverses liées à l’écriture). Les gestes appris s’automatisent mal. Ce qui entraîne une difficulté ou une impossibilité à travailler en double tâche (par exemple : écouter l’enseignant ou l’employeur et écrire en même temps).
La dyscalculie
La dyscalculie est un trouble portant sur la capacité à comprendre et à utiliser les nombres. Ces troubles peuvent avoir un impact sur l’insertion scolaire et sociale du fait des difficultés à calculer, à compter, et à mémoriser des nombres.
La dysphasie
La dysphasie est un trouble du développement du langage qui peut affecter l’expression et/ou la compréhension du langage oral. Certains enfants ont du mal à comprendre ce qui leur est dit ou à trouver les bons mots, à construire des phrases. Ils peuvent présenter des difficultés de prononciation.
Comment diagnostiquer les troubles dys ?
Le diagnostic relève du médical et du paramédical. Il nécessite souvent une démarche pluridisciplinaire coordonnée par un médecin.
Suite à une évaluation médicale et selon les symptômes, des bilans orthophoniques et psychologiques seront initiés. D’autres professionnels pourront ensuite intervenir au besoin comme un psychomotricien, un ergothérapeute, un neuropsychologue, un orthoptiste...
Vous vous interrogez ? Consultez votre médecin traitant pour établir un diagnostic.
Quelle différence entre le repérage et le dépistage ?
Le repérage et le dépistage sont différents :
- le repérage des difficultés peut être fait par les parents, les professionnels de la petite enfance ou les enseignants ;
- le dépistage des troubles dys s’effectue aux moyens d’outils. Il est effectué par des médecins, infirmiers de PMI ou médecins scolaires.
Quel accompagnement et orientation pour les jeunes atteints de troubles dys ?
Votre enfant atteint de troubles dys peut être scolarisé :
• en classe ordinaire avec ou sans aménagements, aides humaines, aides matérielles.
• en unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) : en école primaire, au collège ou en lycée. L'accès aux dispositifs Ulis nécessite une notification de la CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées). Elles sont une des possibilités de mise en œuvre des PPS (projets personnalisés de scolarisation).
Quel accompagnement en milieu scolaire ordinaire pour les jeunes atteints de troubles dys ?
Des aménagements ou accompagnements dit de « droit commun » sont accessibles et peuvent être mis en place en milieu scolaire.
Connaissez-vous les pôles d’appuis à la scolarité (PAS) ?
Généralement installé dans une école ou un établissement scolaire, le pôle d'appui à la scolarité (PAS) est constitué d’un binôme associant :
• un enseignant-coordonnateur relevant de l’éducation nationale ;
• et un éducateur relevant du secteur médicosocial.
De la maternelle au lycée, ces professionnels ont vocation à répondre aux familles et à venir en appui des équipes pédagogiques pour répondre aux besoins des élèves à besoin éducatif particulier, dont les élèves en situation de handicap.
Ils apportent dans des délais courts une réponse de premier niveau, qu’elle soit de nature pédagogique, éducative ou médico-sociale, en mobilisant les ressources disponibles et sans attendre une éventuelle reconnaissance de handicap.
Si cette réponse de premier niveau s’avère partielle ou insuffisante, le PAS est susceptible d’accompagner la famille dans ses démarches auprès de la MDPH.
Le plan d’accompagnement personnalisé (PAP)
L’aménagement de la scolarité peut également permettre l’intervention de professionnels extérieurs sur le temps scolaire dans le cadre d’un plan d’accompagnement personnalisé (PAP).
Le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) s’adresse aux élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…) évoluant sur une longue période sans reconnaissance du handicap.
Livret parcours inclusif (LPI)
Le livret parcours inclusif (LPI) est dédié au suivi des élèves qui ont des besoins particuliers comme un besoin d’aménagement du fait de troubles dys.
Des professeurs des écoles, des collèges, des lycées peuvent souscrire une mission d’appui à la prise en charge d’élèves à besoins particuliers. Ils accèdent au LPI après accord des parents pour mieux accompagner les équipes enseignantes dans le cadre des pôles d’appuis à la scolarité (PAS). Les familles peuvent prendre connaissance des aménagements mis en place dans le cadre du LPI.
Des exemples d’aménagements pédagogiques
• des reformulations ;
• des consignes ;
• photocopies adaptées (uniquement en recto) ;
• adaptation de la taille de la police de caractères ;
• utilisation d’une clé USB ;
• installation adaptée dans la classe ;
• allègement du travail...
Troubles dys : quelles sont les aides attribuées par la MDPH ?
Si la réponse de premier niveau apportée par le PAS s’avère partielle ou insuffisante, le PAS est susceptible de vous accompagner dans vos démarches auprès de la MDPH.
Dans ce cas, si votre enfant est reconnu en situation de handicap par la CDAPH, vous pouvez bénéficier de différentes aides.
Le projet personnalisé de scolarisation (PPS)
Ce dispositif nécessite de déposer un dossier à la MDPH et une reconnaissance de handicap :
• l'équipe pluridisciplinaire de la MDPH vérifie que votre enfant est bien en situation de handicap ;
• si c’est le cas elle élabore le projet personnalisé de scolarisation (PPS).
Le PPS définit les modalités de déroulement de la scolarité en précisant, si nécessaire :
• la qualité et la nature des accompagnements, notamment thérapeutiques ou rééducatifs,
• le recours à une aide humaine individuelle ou mutualisée,
• le recours à un matériel pédagogique adapté,
• les aménagements pédagogiques.
Une équipe de suivi de la scolarisation (ESS) facilite la mise en œuvre du PPS.
Le matériel pédagogique adapté (MPA)
Le matériel pédagogique adapté (MPA) permet de favoriser l'apprentissage en apportant à l'élève en situation de handicap des aides techniques comme du matériel informatique et numérique adapté.
L’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH)
L’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) a pour vocation de faciliter l’accueil et l’intégration des élèves à besoins éducatifs particuliers dans les établissements scolaires de l’Éducation nationale et de favoriser leur autonomie.
Les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis)
Les Ulis offrent aux élèves qui en bénéficient une organisation pédagogique adaptée à leurs besoins ainsi que des enseignements adaptés dans le cadre de regroupement. Elles permettent la mise en œuvre de leurs projets personnalisés de scolarisation (PPS).
L'admission de l'élève est préparée en amont par l'enseignant référent, en lien avec la famille, en transmettant le projet personnalisé de scolarisation (PPS) au directeur d'école ou au chef d'établissement.