Votre enfant est en situation de handicap, plusieurs modalités de scolarisation dans une école ou un établissement scolaire sont possibles en fonction de ses besoins, avec l’appui de dispositifs inclusifs, de professionnels du médico-social, ou sans. Dans le premier degré, ces dispositifs peuvent être des unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), des unités d’enseignement maternel autisme (UEMA), des unités d’enseignement élémentaire autisme (UEEA), de l’autorégulation, des dispositifs intégrés du médico-social ou des unités d’enseignement externalisées.
Dans le second degré, si du fait de sa situation de handicap, votre enfant présente des difficultés scolaires importantes et persistantes, il peut bénéficier des ULIS, de dispositifs inclusifs du médico-social, ou d’une scolarisation adaptée au sein d’une section d’enseignement général et professionnel adapté en collège (segpa) ou d’un établissement régional d’enseignement adapté (Erea).
Faites le point dans cet article sur les différentes modalités de scolarisation dans un établissement scolaire.
1) Scolarisation d'un enfant en situation de handicap
Les conditions de la scolarisation d'un élève en situation de handicap varient selon la nature de son handicap, de ses besoins et potentialités qu’il soit dans :
- une école maternelle ou élémentaire ;
- un établissement scolaire du second degré (collège ou lycée).
Votre enfant bénéficie de droit à une scolarisation dans une école ou un établissement scolaire avec les autres enfants. Il est alors considéré comme étant en mesure de suivre le rythme de la classe ainsi que les modalités ordinaires d’enseignement, sous réserve de la mise en œuvre d’adaptations pédagogiques.
Selon la nature de son handicap, sa scolarisation peut se dérouler :
- sans aide particulière (humaine ou matérielle) en dehors des adaptations pédagogiques adaptées à ses besoins, en renforçant l’accessibilité des apprentissages ;
- ou avec des aménagements si les besoins de votre enfant l'exigent.
Si votre enfant présente des difficultés scolaires, des troubles de l’apprentissage ou une pathologie chronique, les dispositifs d’appui à la scolarisation de droit commun sont les premières aides à mettre en place, que votre enfant soit en situation de handicap, reconnu par la MDPH ou non. Il s’agit du :
- projet d’accueil individualisé (PAI) ;
- plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ;
- programme personnalisé de reconnaissance administrative (PPRE) ;
- du réseau d’aides spécialisés aux élèves en difficulté (Rased).
Il s’agit d’identifier la réponse la plus adaptée aux besoins particuliers de votre enfant.
Dans le cadre du déploiement des pôles d’appui à la scolarité (PAS), si ces aides de droit commun n’ont pu donner les effets attendus, vous pouvez solliciter le coordonnateur du pôle d’appui à la scolarité qui pourra procéder à une nouvelle expertise croisée des besoins de votre enfant avec un professionnel du médico-social. Avec votre autorisation et si nécessaire, ce professionnel médico-social pourra intervenir auprès de votre enfant en situation d’apprentissage et identifier la meilleure réponse à apporter : nouvelles adaptations pédagogiques, matériel pédagogique adapté, intervention de professionnels médico-sociaux de l’équipe mobile d’appui à la scolarisation ou de personnes ressources de l’Éducation nationale.
Si toutefois l’ensemble des aides mises en œuvre ne suffisent pas, une saisine de la MDPH est toujours possible. En fonction de ses besoins, évalués par l’équipe pluridisciplinaire d’évaluation de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapée (CDAPH) de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), votre enfant pourra, notamment, bénéficier :
- de matériels pédagogiques adaptés spécifiques (ordinateurs, plage Braille…) qui privilégient l’accessibilité des apprentissages ;
- d’un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH), dont l’objectif sera d’accroître l’autonomie de votre enfant. Cet accompagnement peut être soutenu et continu, ou à certains moments de la semaine sur des apprentissages ciblés.
Tous les aménagements notifiés sur décision de la CDAPH figurent alors dans le projet personnalisé de scolarisation (PPS) de votre enfant.
À savoir
La scolarisation d'un élève en situation de handicap dans un établissement ordinaire peut être envisagée à temps partiel, afin de permettre à l'enfant ou à l'adolescent de continuer à bénéficier des soins et des rééducations nécessaires en lien avec les services médico-sociaux. L'élève peut également être inscrit au CNED pour recevoir les enseignements par correspondance qu'il ne pourrait pas suivre en classe.
L'inscription se fait pour la durée de l'année scolaire et les résultats obtenus sont transmis au conseil de cycle (à l'école) ou au conseil de classe (au collège et au lycée). Comme dans le cas d'une scolarité complète à distance, l'élève inscrit au CNED peut bénéficier à son domicile, dans certaines conditions, de l'aide pédagogique d'un enseignant rémunéré par le CNED.
2) Scolarisation d'un enfant en situation de handicap avec l’appui d’un dispositif inclusif
Si les exigences d’une scolarisation continue dans une classe ordinaire ne sont pas compatibles avec les besoins de votre enfant, sa scolarisation peut se faire dans le cadre d’un dispositif inclusif au sein :
- d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) ;
- ou d’un dispositif inclusif du médico-social.
Scolarisation au sein d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire
Selon ses potentialités, chaque élève scolarisé au titre de l’Ulis bénéficie de :
- temps de scolarisation dans une classe de l’école ou de l'établissement scolaire dans laquelle il peut apprendre à un rythme proche de celui des autres élèves ;
- et de temps de regroupement ponctuels au sein de l’Ulis pour des enseignements adaptés grâce à l’expertise d’un enseignant spécialisé. Cet enseignant coordonne le parcours de l’élève entre sa classe de référence et l’Ulis.
Les élèves bénéficiant de l’appui d’une Ulis sont des élèves à part entière de l'établissement scolaire. Leur classe de référence est la classe ou la division correspondant approximativement à leur classe d’âge, conformément à leur PPS . Ils bénéficient de temps de regroupement autant que de besoin.
Les dispositifs inclusifs en coopération avec le secteur médico-social
Afin de favoriser la scolarisation ordinaire des élèves en situation de handicap et garantir une continuité de parcours ainsi qu’une meilleure insertion sociale et professionnelle dans le droit commun, différents dispositifs inclusifs comprenant l’intervention de professionnels du médico-social sont déployés dans les écoles et les établissements scolaires.
Selon la nature des besoins, la CDAPH peut orienter la scolarisation de votre enfant vers un de ces dispositifs inclusifs :
- l’unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA), pour les élèves autistes ;
- l’unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) ;
- l’unité d’enseignement autisme (UEA) en collège ;
- l’autorégulation pour les élèves avec un ou plusieurs troubles du neuro-développement (TSA , TDAH, dys, TDI) ;
- l’unité d’enseignement externalisée ;
- le dispositif intégré (DIME, DITEP…) ;
- le service d'éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSAD).
Dans le cadre de ces dispositifs et services, les professionnels du médico-social ont la possibilité d’intervenir auprès de votre enfant au sein de l’école ou de l’établissement scolaire avec pour objectif un temps d’apprentissage plus important au sein des classes.
3) Scolarisation en Segpa de la 6e à la 3e
Intégrée dans un collège, la section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa) s’adresse aux collégiens présentant des difficultés scolaires graves et persistantes auxquelles n'ont pu remédier les actions de prévention, d'aide et de soutien. L’orientation a lieu en fin de cycle 3, à la fin de la 6e, la 6e étant une classe de pré-orientation à la Segpa.
Pour les élèves qui ne sont pas en situation de handicap, seule la commission d’orientation vers les enseignements adaptés du second degré (CDOEASD) de chaque DSDEN est habilitée à statuer sur l’orientation des élèves en Segpa ou en Erea.
Pour les élèves en situation de handicap, la CDAPH a compétence à pré-orienter ou orienter en Segpa.
Votre enfant peut être pré-orienté ou orienté en Segpa à la fin de son CM2 ou à la fin de sa 6e.
À savoir
Suite à la décision de la CDAPH, si votre enfant est orienté vers une Segpa, son affectation relève de la responsabilité du directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) qui affecte les élèves en fonction du secteur demandé et des places disponibles dans les Segpa du département.
En intégrant une Segpa, votre enfant :
• est scolarisé dans une classe à effectif réduit ;
• est accompagné dans ses apprentissages par des enseignants spécialisés, des professeurs de collège et de lycées professionnels ;
• bénéficie d’un suivi individualisé afin de lui permettre de construire son projet personnel après la 3e ;
• suit les mêmes programmes d'enseignement que les autres collégiens – avec les adaptations et les aménagements nécessaires – et des enseignements professionnels ;
• bénéficie de la mise en place d’une organisation spécifique de sa scolarisation : un enseignement au sein de la Segpa, des séquences d'apprentissage avec les collégiens des autres classes et la mise en œuvre de projets communs entre les classes de Segpa et les classes de collège ;
• participe à la vie du collège : centre de documentation et d'information, clubs, foyer socio-éducatif, association sportive, comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté, élection des élèves délégués, voyages scolaires, etc.
La Segpa a pour ambition de permettre à votre enfant d’acquérir les compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture afin qu’il puisse :
- présenter au CFG, certificat de formation générale ;
- présenter en fin de collège au diplôme national du brevet, plus particulièrement à la série professionnelle (DNB pro) ;
- accéder à une formation professionnelle diplômante conduisant au minimum à une qualification de niveau 3, soit au minimum au niveau d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP ) ou d’un brevet d'études professionnelles (BEP ). À l’issue de sa 3e Segpa, votre enfant peut ainsi poursuivre sa formation en lycée professionnel, en centre de formation d'apprentis (CFA ) ou dans un établissement régional d'enseignement adapté (Erea).
Afin de l’aider à choisir son orientation et à définir son projet professionnel, votre enfant participe au Parcours Avenir. Ce parcours comprend des temps spécifiques (accompagnement personnalisé...), des temps obligatoires (séquences d'observation en entreprise, périodes de formation en milieu professionnel), des temps forts (carrefours métiers ou formations, visites d'entreprises, Forum du lycéen à l'étudiant…) qui doivent lui permettre :
- d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour se projeter dans l’avenir et faire des choix raisonnés et éclairés ;
- de découvrir des métiers qui lui sont accessibles ;
- de repérer les voies et les lieux possibles d'accès aux qualifications correspondant à son parcours.
À ce titre, il doit effectuer en :
- classe de 4e : deux stages d’initiation en entreprise d'une semaine chacun ;
- classe de 3e : deux stages d'application en entreprise de deux semaines.
Chaque stage a pour objectif la découverte des activités professionnelles et des métiers, l'acquisition d'attitudes sociales et professionnelles.
4) Scolarisation en Erea/LEA de la 6e à la terminale
Les établissements régionaux d’enseignement adapté (Erea) ou lycée d’enseignement adapté (LEA) scolarisent des adolescents présentant de grandes difficultés scolaires et/ou sociales ou rencontrant des difficultés liées à une situation de handicap (auditif, visuel, moteur, physique, TND), de la 6e à la terminale.
La CDAPH a compétence à pré-orienter ou orienter votre enfant en Erea/LEA si cet enseignement répond à ses besoins. Cette préo-orientation peut être recommandée à la fin de son CM2 sur proposition du conseil des maîtres ou au cours de sa scolarité au collège, de préférence à la fin de sa 6e.
Les Erea/LEA s’adaptent aux besoins de chaque élève et les accompagnent tout au long de leur scolarité. Ils assurent un enseignement général, technologique ou professionnel adapté, en proposant si nécessaire l'internat éducatif.
À savoir
L’action des Erea vise aussi à lutter contre le décrochage scolaire.
L'internat éducatif peut être proposé aux élèves repérés par les équipes éducatives ou peut être demandé par la famille et l'élève.
C'est aussi un cadre de socialisation permettant l'apprentissage des règles de vie collective et la mise en œuvre des compétences.
L'internat assure aux élèves qui rencontrent des difficultés scolaires importantes et persistantes, un accompagnement global, adapté et cohérent sur l'ensemble du temps d'enseignement et du temps éducatif.
En intégrant un Erea/LEA, votre enfant bénéficie :
- d’un enseignement général assorti d’un volet technologique ou professionnel : les enseignements dispensés dans les Erea/Lea sont organisés en référence aux enseignements du collège et du lycée professionnel. Ils doivent permettre à votre enfant d'acquérir a minima une qualification de niveau 3 au moins anciennement 5 (CAP ou BEP ) ;
- d’un accompagnement pédagogique adapté : soutien, aide aux devoirs… ;
- d’un suivi individualisé évolutif dans le temps pour l’accompagner sur la voie de l’insertion sociale et professionnelle : constituant un axe prioritaire de son parcours de formation en Erea/LEA, cette aide renforcée à l'orientation et à l'insertion professionnelle permettra à votre enfant de construire son projet personnel ;
- d’activités pour l’aider à trouver sa place et à s’épanouir dans son établissement ;
- de stages pour découvrir les métiers.
À noter : pour garantir une meilleure prise en charge éducative, pédagogique et psychopédagogique de chaque jeune, I'Erea/LEA a recours dans et hors de l'établissement à des aides spécifiques du secteur social, médical et psychologique.
Est-ce que les parents peuvent contester une orientation prononcée pour une scolarisation en Segpa ou Erea ?
Oui, la décision des parents est souveraine. Vous pouvez contester la notification d’orientation prononcée par la CDAPH dans un délai de 15 jours.
Par ailleurs, si vous acceptez l’orientation en Segpa ou Erea/LEA de votre enfant, vous pouvez encore contester la notification d’affectation prononcée par l’inspecteur d’académie si vous n’êtes pas d’accord sur la situation géographique de l’établissement. Vous avez également 15 jours pour le faire.
À consulter en complément
- MDPH : missions et fonctionnement
- PPRE, PAI, PAP, PPS : les différentes possibilités d'appui à la scolarisation
- Les accompagnements accessibles sans notification de la MDPH ?
- Quels sont les accompagnements notifiés par la MDPH ?
- Quelles sont les aides à l'autonomie ?
- Comment s'effectue l’instruction dans la famille ?
- Circulaire n° 2015-129 relative aux Ulis
- Circulaire n° 2015-176 relative aux Segpa
- Circulaire n° 2017-076 relative aux Erea